Mon Œil à Paris : notre histoire
Chez Mon Œil, on est opticien de père en fils depuis 1682.
À cette époque, l’équipe familiale, grâce à un sens de la formule aiguisé, appela son échoppe : « Va te faire Voir » (qui signifie en langage moyenâgeux : mes connoyssances te rendront la vue moyennant quelques écus).
Au fil des siècles, la maison s’agrandit et acquit une renommée internationale à travers le pays : l’enseigne devint une fierté nationale et son nom, une expression populaire.
Après la révolution, tandis que les citoyens allaient sans culotte mais pas sans binocles, un cousin visionnaire s’écria : « Ah ça ira ça ira ça ira, fini les prothèses, le peuple a le droit de s’offrir ce qu’il y a de mieux ! »
C’est ainsi qu’ils commencèrent à proposer dans leurs boutiques des verres correcteurs taillés par les artisans les plus talentueux de Murano. Ils firent également appel aux orfèvres les plus réputés pour créer des montures non seulement esthétiques mais aussi confortables.
Un état d’esprit était né. Le monocle aussi (une nécessité vu le poids des verres !).
La famille Bloc’h continua sa quête de la perfection en matière de lunetterie malgré les guerres, les famines, la peste, la grippe aviaire, les cultures transgéniques, le vélib et les dicounters de tous bords.
En 1935, un petit neveu fou amoureux de Sinatra décida qu’il était temps de s’ouvrir au marché américain : il créa un magasin sur la 5ème avenue fidèle à l’état d’esprit de ses aïeux : M’Eye Way (on notera au passage que le sens de la formule ne s’est pas affaibli avec les siècles et qu’il a même traversé les océans !).
En 2007, Stéphane Bloc’h, le dernier descendant mâle de cette dynastie lunetière reprit le flambeau en créant son propre magasin à Paris, avenue de la Butte aux Cailles. Fonceur mais lucide, il décida que « Va te faire Voir » ne correspondait plus à l’air du temps. Il appela son magasin : Mon Œil.